Victor Stanislas Dillais, grand-père de Marcel Louis Dillais, avocat naît puis est baptisé dans la paroisse Saint Germain l’Auxerrois où son père Gervais s’était établi et avait fait fortune dans les tissus. Après de bonnes études à Louis Le Grand, il est bachelier ès Lettres en 1938 puis entreprend des études de droit (diplômé en 1840) durant lesquelles il est aussi employé comme clerc de notaire. Avocat inscrit au barreau de la cour royale de Paris en 1843, troisième secrétaire de la Conférence des Avocats en 1847, il devient vite président des agréés au Tribunal de Commerce du département de la Seine. Il épouse Pauline Caillebotte en 1847 dont il aura deux enfants Louis Victor et Paul Gervais. Il se fait surtout connaître en tant qu’avocat et conseil de sociétés de finance, d’industries et de chemin de fer. De nature nerveuse et inquiète, passant ses nuits au travail, il se surmène et sa santé s’en trouve diminuée : il doit quitter à regrets le barreau en 1863 . Depuis 1858 il est conseiller municipal de Paris sous le préfet Haussmann, à qui il n’hésite pas à s’opposer, son pessimisme et sa clairvoyance naturels l’incitant à davantage de prudence et de modération que l’audacieux baron.
Ainsi en 1868 lorsque Haussmann propose au conseil d’accélérer les travaux d’urbanisme, Dillais se lève et dit « Pour s’aventurer hardiment comme c’est votre fait il faut avoir foi en l’avenir : eh bien je vous le déclare cette foi me manque ! Victor Dillais est aussi désigné par le gouvernement parmi les commissaires de l’exposition universelle de 1867 ; il est en particulier chargé de « favoriser l’étude des objets exposés, des progrès accomplis et connaître les vœux et les besoins de la classe ouvrière » ce qui le passionne tant il a d’estime pour le travail et le savoir traditionnel et technique des ouvriers et artisans. Il fait encore preuve de sagacité, comprend quelles idées agitent les revendications ouvrières et s’en inquiète dans ses rapports. Après 1880 sa mauvaise santé le contraint à moins d’activité. Il meurt à 68 ans. Chevalier de la Légion d’Honneur (1863) et de l’ordre de Saint Marin (1861)